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JEAN-FRANÇOIS BONNEL & HIS SWINGING JAZZ CATS

« WITH THANKS TO BENNY CARTER » (ARBORS RECORDS ARCD 19452 - 2017)

 

  • Voici un CD très séduisant dans lequel Jean-François BONNEL a souhaité rendre hommage à l’un des maîtres du saxo

     alto puisqu’on peut lire cette mention inscrite discrètement sur la couverture de l’album « With thanks to Benny CARTER ».

     La montagne stylisée que l’on voit en arrière-plan est-elle le signe qu’il est conscient de s’attaquer à un monument du  

     Jazz ? En tout cas, le pari est tout à fait réussi. Ce n’est pas l’étincelant jazzman des années 1930  que Jean-François

     BONNEL évoque ici, mais plutôt le grand soliste apaisé que Benny était devenu à partir des années 1950.

  • Sans atteindre la prodigieuse maîtrise instrumentale de celui qu’il s’est donné pour modèle dans cet album, Jean-François BONNEL est un remarquable altiste qui s’exprime ici tout à fait dans le style et l’esprit de Benny CARTER. Si elle a un peu moins de plénitude, sa belle sonorité est très proche de celle de Benny et l’on retrouve, tant dans les exposés que dans les improvisations, le découpage, la ponctuation, les fulgurances mais aussi les phrases très coulantes qui étaient la signature de ce maître de l’alto.

 

  • Dans deux plages, « Moon Indigo » et « Love you’re not the one for me », Jean-François BONNEL fait aussi preuve de beaucoup de feeling à la clarinette, autre instrument que pratiqua Benny CARTER.

  • Et ce bel hommage vous permettra sans doute de découvrir d’autres artistes peu connus en France mais qui méritent de l’être d’avantage. D’abord la chanteuse Charmin MICHELLE qui apparaît dans six titres. Son registre intimiste parfaitement maîtrisé s’allie fort bien à l’atmosphère générale de l’album et au jeu de Jean-François « Benny » BONNEL. On en a un bon exemple avec « Moon Indigo » où sa voix se marie parfaitement à la partie de clarinette et où Charmin MICHELLE chante ensuite sur un ton paresseux fort bien venu. Certains ne manqueront pas de la comparer à Billie HOLIDAY mais, pour ma part, je lui trouve plutôt dans le premier morceau de l’album, « When lights are low », et certains autres titres, quelque parenté avec une chanteuse plus contemporaine , l’excellente Catherine RUSSELL.

  • Peut-être que certains connaissent-ils déjà le pianiste Chris DAWSON. Pour moi qui l’ai découvert avec cet album, j’ai vraiment été séduit par son jeu qui doit beaucoup au stride mais chez qui on trouve aussi des traces d’Earl HINES et surtout de Teddy WILSON. Voilà un pianiste qui ne manque pas de swing et sait développer un solo. Il accompagne aussi fort bien, utilisant souvent une sorte de pompe qu’il agrémente d’accords bien choisis, en parvenant à faire oublier l’absence de contrebasse dans la rythmique.

  • Le dernier membre de ce quartette original est le batteur François LAUDET que l’on ne présente plus et qui se montre ici à la hauteur de sa réputation. Dans la plupart des plages il pratique un jeu de balais souple et efficace enregistré discrètement (un peu trop peut-être). Dans « If dreams come true » et « Deed I do », on le retrouve aux baguettes et dialoguant remarquablement avec ses partenaires. Incidemment, son excellente mais trop fugitive utilisation de la « high hat » me fait regretter que ce type d’accompagnement typiquement jazz soit aujourd’hui si peu utilisé par les batteurs.

Bravo à Jean-François BONNEL pour cet album qui est un bel hommage à un grand jazzman

et qui, de surcroît, nous fait découvrir de nouveaux talents.

Claude-Alain CHRISTOPHE (Hot Club de Limoges)

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